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AUSCHWITZ

10 mai 2011

J’ai participé à un voyage en Pologne organisé

J’ai participé à un voyage en Pologne organisé par les petits frères des pauvres et la mairie de Paris à l’occasion du 65e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz. Voir le compte rendu du voyage sur le site http://pfpologne2010.blogspot.com/

J'ai eu l'impression que l'on m'avait caché certaines choses et certaines réflexions m'ont obligé à créer ce blog pour me soulager et récupérer une certaine sérénité d'esprit.
Les articles ont été écrits grâce au livre de J.C. Pressac : « Les crématoires d’Auschwitz ». J’ai consulté également de nombreux sites sur internet, dont la liste est trop longue pour être citée, afin de faire des recoupements et de le compléter.

 

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7 mai 2011

Historique d'Auschwitz

HISTORIQUE D’AUSCHWITZ


camps_d_extermination

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- Février 1940. Devant la pénurie de place dans les prisons polonaises les autorités allemandes décident de transformer la caserne autrichienne d’Auschwitz, devenue polonaise en 1918, et se trouvant sur le territoire annexé par l’Allemagne en 1939 en camp de travail. Le commandant Rudolph Höss est désigné en avril 1940 pour diriger le camp. Ancien officier de Dachau, ouvert en 1933, et de Sachsenhausen, ouvert en 1935, il place le camp sous leur devise commune « beit macht frei » (le travail rend libre) qui est affichée au-dessus de l’entrée du camp. Les travaux de modification se font avec l’aide des habitants d’Auschwitz.

Arbeit macht frei Auschwitz 1945

- 20 mai 1940 arrivé de prisonniers de droits communs allemands réputés pour leur violence. Ce sont les Kapos chargés d’encadrer les prisonniers polonais.
- 14 juin 1940. Le premier convoi de 728 prisonniers politiques polonais arrive et une zone d’exclusion est rapidement faite autour du camp pour éviter qu’une aide soit apportée aux détenus par la population locale.
- Un tribunal s’installe au bloc 2a puis au bloc 11. Il est chargé de juger les polonais hostiles au régime nazi et ceux qui risquent de le devenir comme les intellectuels. Il y a deux manières d’aller au tribunal, soit directement en arrivant à Auschwitz I et ils ne sont pas enregistrés, soit en passant par le camp de travail. Les condamnés à mort, par le tribunal, sont fusillés, immédiatement, contre le mur entre le bloc 10 et le bloc 11. Auschwitz I accueille des criminels allemands, des « éléments asociaux » tels que les tziganes, les prostituées, les homosexuels, les handicapés, les témoins de Jéhovah, les juifs et des prisonniers en rééducation pour une période théorique de 8 semaines. La vie dans le camp est terrible et la mortalité forte à cause de la  malnutrition, des mauvais traitements et de la maladie.
- 22 juin 1941. L’armée allemande envahie la Russie. Des prisonniers russes seront dirigés vers Auschwitz I.
- 7 octobre 1941 premier plan d’Auschwitz II-Birkenau comme extension d’Auschwitz pour recevoir 100 000 prisonniers de guerre russes et on fait venir des détenus russes pour effectuer le travail. Une zone d’intérêt est faite autour du camp d’où est exclue toute population par expulsion ou extermination. Le village de Birkenau est détruit. Des usines d’armement sont construites, la main d’œuvre étant fournie par le camp.
- Octobre 1941, il est décidé de tatouer les détenus suite à de nombreux décès de prisonniers russes. Ceux-ci ont leur numéro sur leur tenue ainsi qu’un triangle de couleur indiquant leur statut. Aussitôt qu’un mort est trouvé, l’habitude est de le déshabiller, ce qui ne permet plus l’identification du cadavre d’où la nécessité du tatouage. Cette pratique est étendue, progressivement, aux autres camps. D’abord aux personnes à risque, russes et juives, puis à toutes les personnes entrant dans les camps à l’exception des Allemands, des prisonniers dits à rééduquer et des prisonniers dits de police. Auschwitz est le seul à avoir utilisé cette méthode.
- Novembre 1941 Himmler demande au général Höss de trouver une solution pour l’extermination de masse. Il pense au Zyklon B (acide cyanhydrique). Ce pesticide fut mis au point par le chimiste allemand, d'origine juive, Fritz Haber qui dut quitter l'Allemagne en 1934. Les allemands le maitrisent parfaitement  pour désinfecter les baraquements et pour leurs stations d’épouillage des vêtements. Pour cet usage le camp d’Auschwitz va en utiliser des tonnes pour lutter contre les trois épidémies de typhus qui vont frapper le camp et éviter toute récidive.
- Décembre 1941 le premier gazage sur des prisonniers russes et des malades se fait dans les sous-sols du bloc 11 d’Auschwitz I. L’acide cyanhydrique s’évapore à 27°. Ce lieu non chauffé et non aéré ne convient pas.
- Janvier 1942 la morgue du crématoire K1 est transformée en chambre à gaz. Elle sert jusqu’à fin avril 1942 où l’on décide de transférer cette activité à Birkenau.
- 20 janvier 1942, Reinhard Heydrich à la conférence de Wannsee, banlieue de Berlin, va expliquer aux personnes concernées l’organisation du transfert des juifs vers l’est dans des camps de travail d’où ils ne ressortiraient jamais. Le camp de Birkenau va changer d’objectif. Il accueille les juifs et devient un camp de travail et un camp d’extermination. Les bâtiments, construits par les prisonniers russes, deviennent le camp des femmes (batiments en briques). Il y a deux autres camps : le camp des hommes (baraque-écurie) et le camp Mexico qui n’est jamais terminé. Il va devenir, aussi, un centre de transit pour fournir la main d’œuvre aux autres camp de travail situés à l’intérieur de l’Allemagne afin de faire tourner les usines nécessaire à l’économie allemande. 

Camps des femmes         Camps_des_hommes_Baraque_ecurie

- 15 février 1942 arrivée du premier convoi juif connu à Auschwitz I.
- mars 42 arrivée des convois à la Judenrampe (ancienne gare de marchandise d’Auschwitz) où les détenus marchent un kilomètre pour aller à Birkenau. A leur arrivée ils sont rasés, douchés et mis en quarantaine pour éviter toute transmission de maladie.
Höss raconte, lors de son procès à Nuremberg et dans ses mémoires, que les prisonniers sont fusillés au bord de fosses communes qu'ils ont eux-mêmes creusées. D'autres prisonniers recouvrent les corps de chaux. Cette méthode est peu efficace, lente et coûteuse en munitions. Les déportés sont gazés par les gaz d'échappement d'un camion. Cette opération prend du temps, que les SS chargés de l'opération abrègent souvent, et qu'une portion non négligeable des gazés se réveille alors qu'on les enterre. Ces techniques, utilisées par les allemands, citées chaque fois que l’on ouvre un dossier sur Auschwitz, ne trouvent aucune place dans le déroulement des procédures d’extermination des juifs d’Auschwitz.
- Courant mai 1942 transformation d’une ferme (maison rouge ou bunker 1) en chambre à gaz. Des ouvertures, à hauteur d’homme, sont faites pour y introduire le zyklon B. Elle est opérationnelle fin mai. La ventilation se fait naturellement par ouverture des portes. Les futurs gazés se déshabillent à l’extérieur. Leurs corps sont ensevelis dans une clairière de Birkenwald
- juin 1942 aménagement d’une ferme (maison blanche ou bunker 2) en 4 chambres à gaz. Pour le reste on copie sur le Bunker 1.
- 1 juillet 1942 premier cas de typhus déclaré suivi de 3 autres cas de typhus parmi les ouvriers civils. La première épidémie débute. Entre le 7 et 11 septembre 1942, elle atteint son point culminant faisant jusqu'à 350 morts par jour. L’épidémie se termine à la mi novembre.
- 4 juillet 1942 première sélection sur un convoi juif slovaque afin de séparer les gens aptes au travail (hommes et femmes, en théorie, entre 15 et 50 ans) des gens inaptes (les faibles, les personnes âgées, les malades, les femmes enceintes, les enfants) qui sont gazés immédiatement. Cette sélection est effectuée par le commandant Höss et ses officiers.
- mi 1942 construction du camp de travail d’Auschwitz III-Buna-Monowitz. Une zone d’intérêt est faite autour du camp par expulsion ou extermination. On y construit l’usine de caoutchouc Buna IG-Farben qui est le plus important demandeur de main d’œuvre. Il y a plus de 40 camps annexes. Les détenus subissent régulièrement une sélection et ceux qui sont reconnus inapte au travail sont envoyés à Birkenau pour y être gazés.
- 17 et 18 juillet 1942 visite du camp par Himmler. Il ordonne de porter l’effectif du camp à 200 000 et de faire disparaitre les fosses de Birkenwald. Cet ordre implique de prévoir la création de crématoire suffisant, il y en aura quatre, et les corps sont sortis des fosses pout être incinérés en plein air du 21 septembre à fin novembre.
- fin juillet 1942 quatre baraques-écuries sont montées près des 2 bunkers afin de servir de vestiaire pour les inaptes.
- fin janvier 43 début de la deuxième épidémie. Elle finit mi-avril 43.
- 26 février 1943 création, à Birkenau, du camp des familles tsiganes par l’arrivée du premier convoi en provenance d’Allemagne. Ils sont rejoints par des tziganes de toute l’Europe nazie. Ils bénéficient d’un statut spécial et vivent en famille mais avec les mêmes conditions de vie que le camp de travail de Birkenau.  Des convois sont organisés en mai et aout 1944 pour les personnes valides vers les camps de travail en Allemagne. Le camp est liquidé le 31 aout 1944 par le gazage des occupants restants.
- Printemps 1943 le docteur Wirths, médecin chef du camp d’Auschwitz, obtint que la sélection des personnes inaptes, pour des raisons éthiques, soit faite par un médecin de son équipe, lui-même montrant l’exemple.
- Mars, avril 1943 mise en service progressif des fours crématoires K2, K3, K4 et K5 dont les morgues ont été transformées en vestiaire ou en chambre à gaz. Le K2 et le K3 ont le vestiaire et la chambre à gaz équipée de douches au sous-sol. L’utilisation alternative de la morgue en chambre à gaz et en douches, l’eau étant chauffée par la chaleur dégagée des fours, pour les détenus a été envisagée. Les douches ont été installées mais l’idée a été abandonnée. Les fours sont de plain-pied. Six kilos de Zyklon B, jetés dans des conduites à partir du toit situé au niveau du sol, sont nécessaires pour gazer les 1 500 inaptes regroupés dans la chambre à gaz. Le K4 et le K5, plus petits, sont de plain-pied et le Zyklon B est introduit latéralement. Ils servent également à bruler les corps des Bunker 1 et 2.
- 13 et 14 mars 1943. Destruction du ghetto de Cracovie. Les juifs valides sont transférés au camp de travail de Plaszow, quartier sud de Cracovie. Les autres sont tués sur place ou envoyés à Birkenau pour y être gazés. Ils servent à tester la chambre à gaz et le crématoire K2 mais se déshabillent dans une baraque-écurie située à l’extérieur. La morgue qui va servir de vestiaire est en travaux et n’est prête que pour la livraison officielle le 31 mars.

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- mi-mai 1943 début de la 3e et dernière épidémie limité au camp des tsiganes. Elle finit début juillet 43.
- 24 mai 1943 Josef Mengele arrive comme médecin à Auschwitz. C’est le plus connu des médecins qui vont choisir leurs cobayes parmi les détenus d’Auschwitz et à l’arrivée des trains pour Birkenau. Il utilise des enfants pour ses expériences pseudo-médicales et s’intéresse aux jumeaux et aux nains. La stérilisation des espèces non aryenne est une préoccupation de l’Allemagne nazie : Karl Clauberg fait des injections de produits toxiques dans l’utérus des femmes et Horst Schumann utilise les rayons X sur les deux sexes. D’autres expériences sont réalisées dont la réfrigération dans l’eau glacée et la simulation en altitude où la mort est la fin de l’expérience et les maladies comme le cancer, le typhus, la malaria, la gangrène gazeuse. Les malades ne guérissant pas assez rapidement sont tués par injection de phénol au cœur ou gazés. Toutes ces expériences n’ont servi à rien.
- Courant juillet 1943 des escarbilles sortant de la cheminée du crématoire K1 et pouvant incendier les baraques en bois qui abrite la section politique, Grabner exige la mise hors-service du crématoire qui est effective fin juillet. Les fours sont démontés et le blockhaus transformé en 1944 afin de devenir un abri anti-aérien pour l’hôpital SS voisin.
- 15 septembre 1943 création, à Birkenau, du camp de familles juives par l’arrivée d’un convoi de juif de Terezin, près de Prague. Il est suivi de deux autres convois les 15 et 18 décembre 1943. Ils ont un répit de six mois pendant lesquelles ils peuvent vivre en famille, porter des vêtements de ville et sont bien traités. Ils ont une école et un théâtre. Ce camp a pour but de servir de vitrine pour l’opinion international. La croix rouge l’a visité en mars 1944. Le 8 mars 1944 on gaze les juifs arrivés par le premier convoi. Au début 1944, le Docteur Ley, directeur du Front allemand du travail, fait passer une ordonnance imposant l’envoi au travail de tous les détenus valides du camp. Cette ordonnance fait que le gazage prévu après six mois de camp n’est pas appliqué pour les personnes jugées valides après une sélection effectuée en juin 1944 et ils sont envoyés dans les camps de travail en Allemagne.
- 22 novembre 1943 autonomie des camps. Le commandant d’Auschwitz I est le chef des deux autres et l’administration des camps reste à Auschwitz I. Les responsables du camp d'Auschwitz I sont : Arthur Liebehenschel, de novembre 1943 à la mi-mai 1944, Richard Baer, de la mi-mai 1944 au 27 janvier 1945. Les commandants de Birkenau sont Friedrich Hartjenstein, de novembre 1943 à la mi-mai 1944, et Josef Kremer, de la mi-mai à novembre 1944. A cette date le camp de Birkenau est de nouveau rattaché à Auschwitz I. Le camp de Monowitz est dirigé par Heinrich Schwarz de novembre 1943 à janvier 1945
- 1944 sur les ordres d’Himmler le bloc 24 d’Auschwitz I est transformé en bordel pour remercier le personnel de surveillance

Bloc_24
- Mi-mars 1944 l’armée allemande envahie la Hongrie, pays allié de l’Allemagne. L’Allemagne a besoin de main d’œuvre pour faire tourner ses usines. Elle fait chuter le gouvernement qui a toujours refusé de livrer les juifs hongrois aux allemands.
- Fin avril, début mai 1944 arrivée du premier convoi de juifs hongrois et début de la déportation massive. On réactive les crématoires K4 et K5 arrêtés depuis septembre 1943. Le K5 est vite débordé et on creuse des petites fosses pour incinérer les corps en plein air. On remet en service le Bunker2 dont les corps sont incinérés, également, dans de petites fosses. A la fin de l’été (par manque de Zyklon B, par manque de places dans les chambres à gaz ou par sadisme ?) des inaptes sont jetés directement dans les fosses ardentes du K5 et du Bunker 2.
- 15 mai 1944 dernier convoi à la Judenrampe. Ensuite les convois arrivent directement à l’intérieur du camp de Birkenau où les voies de chemin de fer ont été prolongées.
- Début juillet 1944 arrivée du dernier convoi de la déportation massive des juifs hongrois que les allemands arrêtent sous la pression des pays neutres, du Vatican et de la Croix Rouge. En un peu plus de deux mois près de 440 000 juifs ont été déportés.
- 13 septembre 1944 bombardement de l’usine de caoutchouc Buna-IG-Farben avec dégâts collatéraux sur le camp de Monowitz faisant des morts parmi les soldats allemands et les prisonniers.
- 7 octobre 1944, 250 prisonniers responsables des corps des personnes après gazage, se soulèvent. Ils se sont procuré des explosifs subtilisés par un Kommando de jeunes femmes juives travaillant dans les usines d'armement de l'Union Werke. Ils réussissent à détruire partiellement le crématoire IV. Après l'explosion, ils coupent les barbelés électrifiés à l'aide de pinces d'électricien fabriquées à la hâte, et s'échappent dans la forêt. Mais leur fuite échoue et la plus grande partie du groupe est liquidée. Les fours sont démontés courant octobre.
- novembre 1944 Himmler donne l’ordre d’évacuer Auschwitz.
- 1 décembre 1944  démantèlement des crématoires K2 et K3.
- 16 janvier 1945 dernier départ du camp de Plaszow. Il a été évacué les jours auparavant, par des marches de la mort, vers d’autres camps en Allemagne et en Autriche. Une partie des détenus est dirigé vers Birkenau.
- 18 janvier 1945 évacuation des camps par les marches de la mort. Il marche jusqu'à une ville proche pour trouver des camions ou des trains afin de les emmener vers les camps de travail situés à l’intérieur de l’Allemagne.
- 20 janvier 1945 dynamitage des structures restantes des crématoires K2 et K3.
- 22 janvier 1945 le crématoire K5, intact, est dynamité.
- 27 janvier 1945, libération d’Auschwitz vers 15h après de violents combats qui font 66 morts dans l’armée rouge des ouvriers et paysans. Elle y trouve, dans les trois camps, plus de 7000 rescapés dont des enfants.

7 mai 2011

Arbeit macht frei

En Allemagne, l'expression, « Arbeit macht frei »  (le travail rend  libre), est utilisée, dès 1920, dans les cercles de la droite nationaliste allemande. On trouve également, dans les années 1920,  dans le système concentrationnaire de la Russie une inscription « Par le travail, la liberté ! » dans l'un des camps des Iles Solovki.
Ce slogan est repris par les nazis dans les années 1930.
La société allemande IG Farben utilise cette phrase au-dessus du fronton de ses usines.
C'est le général SS Theodor Eicke, inspecteur des camps de concentration jusqu’en 1939,  qui réorganise  les camps  sur le modèle de Dachau et ordonne l'apposition, à leur entrée, de la phrase « Arbeit macht frei ». Ce sera le cas pour Dachau, Gross-Rosen, Sachsenhausen.
Le commandant Rudolph Höss, ancien officier de Dachau et de Sachsenhausen, place le camp de travail d’Auschwitz, en 1940,  sous leur devise commune qui est affichée à l’entrée du camp.
Cette devise est reprise, en 1940, pour la prison de la Gestapo de Theresienstadt (Terezin) en République tchèque.

 

Arbeit macht frei Dachau
arbeit macht frei Gross-Rosen
arbeit macht frei Sachsenhausen

 

Arbeit macht frei Auschwitz 01


arbeit macht frei Theresienstadt concentration camp

 

 

Avant cela, cette phrase avait été utilisée par la société allemande IG Farben au-dessus du fronton de ses usines.

7 mai 2011

Crématoie K1

A la création des camps, dans les années 1930, les allemands utilisent pour leur mort les crématoires des villes voisines. Devant le nombre accru de décès, pour ne pas alerter la population, ils sont contraints de créer leur propre crématoire in situ.

 

 

Le crématoire K1

 

 

Février 1940 le camp d’Auschwitz sollicite la société Topf pour l’obtention d’un four. Le 29 elle propose un devis pour un four à deux creusets ou moufles qui est accepté en mars. Il est installé dans l’ancienne poudrière et les travaux préparatoires commencent le 28 juin. Le four est monté du 5 au 25 juillet. Le temps que le four sèche une cheminée, couplée à un tirage forcé, d’une dizaine de mètres est érigé. La première incinération est faite le 15 aout 1940 et elles se poursuivent sans problème. Début novembre un deuxième four du même modèle est commandé.

Janvier 1941 le premier four est endommagé : parois internes brulées et portes des foyers à changer. Il est urgent de réparer le premier et de construire le deuxième. Le 17 janvier un convoi partait avec le matériel nécessaire. Le 20 janvier les travaux commencent et sont achevés le 22 février. Le 15 mars on accepte un projet de désaération (intérieur vers extérieur) de la morgue et de la salle des fours.

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Le 2 avril 1941 la société Topf est informé que le deuxième four marche mal faute de tirage. Pour y remédier on élève la cheminée à 20m.

Le SS  Grabner, chef de la section politique, avait sa baraque d’interrogatoire juste derrière le crématoire. Lui et ses hommes emmenaient le condamné dans la morgue où il était abattu d’une balle dans la nuque. A partir de juin 1941, la chaleur dégagée par les fours plus la chaleur de l’été, fait que l’air de la morgue devient irrespirable. Grabner demande, pour continuer son travail, que soit ajoutée une aération (extérieur vers intérieur) à la désaération. C’est la première fois que l’on installe une double ventilation dans une morgue. Cette ventilation efficace va permettre l’utilisation de gaz toxique.

Vu la cadence élevée des incinérations, la cheminée commence à présenter des fissures. Le crématoire est arrêté du 23 au 28 juin 1941 pour les colmater et cercler la cheminée de bande de fer.

Le 16 septembre 1941 il est décidé qu’un troisième four est impératif. La commande est signée le 24. On supprime la salle d’autopsie pour y installer le four. Le 20 novembre les fondations commencent. Le 4 décembre les travaux s’arrêtent faute de chamotte, matériaux réfractaire.

En décembre, suite au gazage homicide effectué au bloc 11, le deuxième four est endommagé par le travail intensif d’incinération des corps.

En janvier 1942 la morgue du K1 est transformé en chambre à gaz et elle est utilisée jusqu’à l’installation du troisième four qui est reporté à la fin des gazages car ceux-ci ne peuvent se faire en présence de civils.

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K1_1942

Le troisième four bimoufle est monté début mai 1942 et livré à la fin du mois. On en profite pour faire d’autres travaux dans le crématoire dont la fermeture  des ouvertures de versement du Zyklon B.

Le 30 mai, suite à une remise en route intensive des fours, le cerclage de la cheminée surchauffée se détache et de fortes fissures apparaissent. Il est décidé de la remplacer par une cheminée de 15m. Les travaux commencent le 12 juin par la démolition de l’ancienne cheminée et se terminent le 8 août.

Apres 3 mois d’inactivité, dès le début de leur remise en marche, les fours sont utilisés au maximum de leur capacité et vont provoquer de nouveaux dommages à la cheminée dès le 13 août. Des travaux seront effectués.

En juillet 1943, la section politique, dirigé par Grabner, fait effectuer des réparations sur les deux baraques en bois situées près du crématoire. Celui-ci est arrêté durant les travaux pour éviter que des escarbilles sortant de la cheminée mettent le feu aux planches. Par peur de périr dans un incendie, Grabner exige  la mise hors-service du crématoire. L’exploitation du crématoire est définitivement abandonnée fin juillet 1943.

 

K1_1944

En 1943, le KI est en partie démantelé, notamment les fours et la cheminée. En 1944 le bâtiment fut converti en abri antiaérien (pour les patients de l’hôpital SS tout proche) et subit des modifications en conséquence, notamment le rajout de trois murs de renforcement dans l’ancienne chambre à gaz, divisant celle-ci en quatre pièces. Plusieurs entrées furent scellées. Un sas, menant à l’extérieur, fut également rajouté à l’extrémité de l’ancienne chambre à gaz. Le bâtiment passe en qualification hôpital et quand les allemands évacuent Auschwitz il n’y a  aucune raison de le détruire.

 

KI_actuel

 

A la création du musée, en 1948, les Soviétiques et les Polonais ont fait une reconstitution du K1 tel qu’il était lors de l’utilisation de la chambre à gaz. Reconstruction de 2 fours et érection d’une nouvelle cheminée, abattage des murs rajoutés en 1944 pour transformer la chambre à gaz en abri anti-aérien, réouverture d’une porte et de quatre des cinq orifices originaux d’introduction du Zyklon B dans le toit.

Des erreurs ont été commises. La cheminée n’a pas la bonne hauteur. Ils ont abattu un mur de trop et joint à la chambre à gaz la salle de lavage qui n’en faisait pas partie. L’ouverture entre la chambre à gaz et la salle des fours n’est pas à la bonne place. Ils ont laissé le sas et son entrée donnant vers l’extérieur, longtemps présentée indûment comme celle de la chambre à gaz originale.

On reproche l’absence du troisième four mais si les fondations pour l'installer sont faites, son installation n'est faite qu'après avoir liquider tous les communistes russes car le gazage ne peut se faire en présence de civils. Après la chambre à  gaz n’est plus utilisée.

 

7 mai 2011

Monuments commémoratifs à Paris

MONUMENTS COMMEMORATIFS DU PERE LACHAISE

 

BIRKENAU

 

Le monument, inauguré le 26 juin 1949, est l’œuvre de Françoise Salmon, elle-même déportée à Auschwitz.

 

C’est une colonne en lave de Volvic qui évoque une tête démesurée par rapport au corps décharné d’un déporté. Cela exprime la primauté de l’esprit sur la matière qui permet à l’individu de survivre et de lutter contre l’arbitraire et la barbarie.

 

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BUNA-MONOWITZ. AUSCHWITZ III

 

Le monument, inauguré le 4 février 1993, est l’œuvre du dessinateur-sculpteur Louis Mitelberg dit Tim (29-01-1919 à Kaluszyn (Pologne), 07-01-2002 à Paris).

 

L’ensemble repose sur un socle de granit et se compose de cinq figures longilignes en bronze. Leurs silhouettes courbées et affaissées témoignent de la souffrance et de l’épuisement des déportés. Un corps transporté dans une brouette nous rappelle la mortalité effrayante de ce camp. La lumière filtrant à travers les personnages et accentue les rayures de leur tenue, souligne la fragilité de leur vie et de leur situation de morts en sursis.

 

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