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AUSCHWITZ
7 mai 2011

Crématoie K1

A la création des camps, dans les années 1930, les allemands utilisent pour leur mort les crématoires des villes voisines. Devant le nombre accru de décès, pour ne pas alerter la population, ils sont contraints de créer leur propre crématoire in situ.

 

 

Le crématoire K1

 

 

Février 1940 le camp d’Auschwitz sollicite la société Topf pour l’obtention d’un four. Le 29 elle propose un devis pour un four à deux creusets ou moufles qui est accepté en mars. Il est installé dans l’ancienne poudrière et les travaux préparatoires commencent le 28 juin. Le four est monté du 5 au 25 juillet. Le temps que le four sèche une cheminée, couplée à un tirage forcé, d’une dizaine de mètres est érigé. La première incinération est faite le 15 aout 1940 et elles se poursuivent sans problème. Début novembre un deuxième four du même modèle est commandé.

Janvier 1941 le premier four est endommagé : parois internes brulées et portes des foyers à changer. Il est urgent de réparer le premier et de construire le deuxième. Le 17 janvier un convoi partait avec le matériel nécessaire. Le 20 janvier les travaux commencent et sont achevés le 22 février. Le 15 mars on accepte un projet de désaération (intérieur vers extérieur) de la morgue et de la salle des fours.

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Le 2 avril 1941 la société Topf est informé que le deuxième four marche mal faute de tirage. Pour y remédier on élève la cheminée à 20m.

Le SS  Grabner, chef de la section politique, avait sa baraque d’interrogatoire juste derrière le crématoire. Lui et ses hommes emmenaient le condamné dans la morgue où il était abattu d’une balle dans la nuque. A partir de juin 1941, la chaleur dégagée par les fours plus la chaleur de l’été, fait que l’air de la morgue devient irrespirable. Grabner demande, pour continuer son travail, que soit ajoutée une aération (extérieur vers intérieur) à la désaération. C’est la première fois que l’on installe une double ventilation dans une morgue. Cette ventilation efficace va permettre l’utilisation de gaz toxique.

Vu la cadence élevée des incinérations, la cheminée commence à présenter des fissures. Le crématoire est arrêté du 23 au 28 juin 1941 pour les colmater et cercler la cheminée de bande de fer.

Le 16 septembre 1941 il est décidé qu’un troisième four est impératif. La commande est signée le 24. On supprime la salle d’autopsie pour y installer le four. Le 20 novembre les fondations commencent. Le 4 décembre les travaux s’arrêtent faute de chamotte, matériaux réfractaire.

En décembre, suite au gazage homicide effectué au bloc 11, le deuxième four est endommagé par le travail intensif d’incinération des corps.

En janvier 1942 la morgue du K1 est transformé en chambre à gaz et elle est utilisée jusqu’à l’installation du troisième four qui est reporté à la fin des gazages car ceux-ci ne peuvent se faire en présence de civils.

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K1_1942

Le troisième four bimoufle est monté début mai 1942 et livré à la fin du mois. On en profite pour faire d’autres travaux dans le crématoire dont la fermeture  des ouvertures de versement du Zyklon B.

Le 30 mai, suite à une remise en route intensive des fours, le cerclage de la cheminée surchauffée se détache et de fortes fissures apparaissent. Il est décidé de la remplacer par une cheminée de 15m. Les travaux commencent le 12 juin par la démolition de l’ancienne cheminée et se terminent le 8 août.

Apres 3 mois d’inactivité, dès le début de leur remise en marche, les fours sont utilisés au maximum de leur capacité et vont provoquer de nouveaux dommages à la cheminée dès le 13 août. Des travaux seront effectués.

En juillet 1943, la section politique, dirigé par Grabner, fait effectuer des réparations sur les deux baraques en bois situées près du crématoire. Celui-ci est arrêté durant les travaux pour éviter que des escarbilles sortant de la cheminée mettent le feu aux planches. Par peur de périr dans un incendie, Grabner exige  la mise hors-service du crématoire. L’exploitation du crématoire est définitivement abandonnée fin juillet 1943.

 

K1_1944

En 1943, le KI est en partie démantelé, notamment les fours et la cheminée. En 1944 le bâtiment fut converti en abri antiaérien (pour les patients de l’hôpital SS tout proche) et subit des modifications en conséquence, notamment le rajout de trois murs de renforcement dans l’ancienne chambre à gaz, divisant celle-ci en quatre pièces. Plusieurs entrées furent scellées. Un sas, menant à l’extérieur, fut également rajouté à l’extrémité de l’ancienne chambre à gaz. Le bâtiment passe en qualification hôpital et quand les allemands évacuent Auschwitz il n’y a  aucune raison de le détruire.

 

KI_actuel

 

A la création du musée, en 1948, les Soviétiques et les Polonais ont fait une reconstitution du K1 tel qu’il était lors de l’utilisation de la chambre à gaz. Reconstruction de 2 fours et érection d’une nouvelle cheminée, abattage des murs rajoutés en 1944 pour transformer la chambre à gaz en abri anti-aérien, réouverture d’une porte et de quatre des cinq orifices originaux d’introduction du Zyklon B dans le toit.

Des erreurs ont été commises. La cheminée n’a pas la bonne hauteur. Ils ont abattu un mur de trop et joint à la chambre à gaz la salle de lavage qui n’en faisait pas partie. L’ouverture entre la chambre à gaz et la salle des fours n’est pas à la bonne place. Ils ont laissé le sas et son entrée donnant vers l’extérieur, longtemps présentée indûment comme celle de la chambre à gaz originale.

On reproche l’absence du troisième four mais si les fondations pour l'installer sont faites, son installation n'est faite qu'après avoir liquider tous les communistes russes car le gazage ne peut se faire en présence de civils. Après la chambre à  gaz n’est plus utilisée.

 

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